Le dernier combat
Pour l'appel du 19 juin, soit 65 ans et un jour après celui du 18 juin, ce n'est non plus l'armée de tout un pays qui se rallient à la cause de leur président, mais toute une équipe de marmottes qui se rallient à leur coachette, pour l'ultime assaut de la saison. En première ligne, notre lanceur vedette Alex F et notre catch rebel, Lorenzo, prêt à porter l'attaque sur les lignes ennemies. Avec eux sur le front, sept jeunes soldats, dont une jeune demoiselle, Isabeau, qui a été appelée sous le drapeau des marmottes, pour sa première bataille sous les couleurs d'une équipe ma fois pour sa première année, très haute en couleur. A l'arrière, sur le banc, mais prêt à partir au combat au premier signal, la moitié de l'équipe, dont Thomas, rapatriés dans ses foyers après avoir sauté sur une base. Ce dernier match avait une fois encore son ambiance propre, comme chacun de nos matches. Chaque victoire fut différente. Certaines faciles, d'autres très dures, certaines grâce à des héros qui ont fait leur match ce jour là. Ce 19 juin, allait ouvrir ses pages à de nouveaux héros, tant des deux côtés, car malgré un début difficile et litigieux de notre côté, et une fin de gala, le corps du match fut très beau et riche en rebondissements. D'ailleurs on ne peut que rendre hommage au lanceur de Toulouse, Thomas, qui a su, après avoir catché tout un matin sous le cagnar, et une nuit plutôt blanche, lancé avec brio toute une après-midi caniculaire. On peut aussi féliciter les deux home runners de leur équipe, dont celui d'Eric entre les poteaux.
Mais il en fallait plus pour enrayer la course folle des Marmottes. Il restait à cette équipe 7 manches pour concrétiser cette saison et passer la barre des 10 victoires en 12 matches.Le moral des troupes était au beau fixe et le line up, digne d'une armée américaine venue libérée une France occupée, c'est à dire un line up très hollywood. D'ailleurs le nombre de jeunes filles qui étaient au bord du terrain pour nous voir, nous embrasser, nous sauter au cou... on se serait cru à Paris en 44.
Ce line up à l'américaine, n'avait qu'un seul but, sauver la marmotte Ryan. 8 jeunes garçons et une jeune fille, unis pour progresser sous le feu de la défense adverse sur les 4 bases toulousaines. Coachette en contact radio, assurait la progression des troupes, et quand notre attaque subissait le feu trop nourrit d'en face, notre Alex F, nous lançait quelques grenades et missiles sol-sol pour faire taire le son des battes adverses.
Dans la bataille nous perdîmes deux hommes et notre Isabeau nationale. Isabeau est partie victime de 2 K. Elle était seule sous les yeux de ces 8 compagnons trop loin pour l'aider. Elle est morte en héro. Elle a quand même eu deux balles frappées sur elle, mais n'a pu faire aucun mort. C'est notre fleur au fusil, pour elle on ne tue pas un baseballer, même sur un fly. Quelques bombardements plus tard, c'est sur une balle perdue de notre artilleur Freulon, que notre catch rebel, notre char d'assaut pourrait-on dire, touché en plein coeur, nous quitta. Lui notre vétéran du Vietnam, lui qui troua les lignes adverses plus d'une fois, dont une fois par un magnifique Home Run sur la première balle, dès le début de 3è manche, ou on accusait un peu le coup. C'est son action de légende, il l'avait dit, et l'a dédicacé à sa belle loin du front. Il rejoignait ainsi son pote trop tôt disparu, thomas, au rang des gros frappeurs, de ceux qui la sortent deux fois. Cette balle a traversé le ciel bleu azur, devant des marmottes ébahies et admiratives, de ce petit gars qui traversa seul, la défense ennemie et qui mit les marmottes sur la route de la victoire. C'était un moment important, car les marmottes accusèrent un peu le coup à ce moment là après deux manches blanches à leur compteur, malgré de bonnes actions, mais la DCA toulousaine était relativement efficace. C'est en passant au dessus des lignes ennemies qu'Olivier ouvrait le score et rendit la Marmotte attitude à l'équipe. Il préparait ce coup depuis des jours. Il voulait casser la balle pour son fils (fête des pères oblige), et s'envoler autour des bases pour tout ceux qui logent dans son coeur, Il lui fallut juste un lancer, un coup de batte et c'est le coeur de toutes les marmottes qu'il fit exploser. C'est sous les flots rances des applaudissements et des empoignades qu'il rentra à la base en héro. De là, on pouvait dire que, un peu comme quand Pac-Man prend ses pac-gommes, Popeye ses épinards ou Astérix sa potion magique, quand les Marmottes prennent la marmotte attitude, les marmottes, se transformèrent en super marmottes et là c'était parti.... Notre troisième porté disparu, fut David, dont la batte s'est enrayée en plein combat et s'est fait touché plus d'une fois en première base. Mais à peine nos trois hommes tombés que déjà 3 autres courraient reprendre leurs positions. Leur noms : Sandra, Pierre Yves et Gaël. Tous trois ont fait honneur au maillot, Sandra, pour ces 2 magnifiques hits, pour son homme dont le genoux a été arraché 1 mois auparavant sur une base face à cette même équipe, et pour Isabeau qu'elle remplaçait, Sandra également pour son arrêt de volée à l'aveugle ("je la vois pas, elle est où ??" dit elle après une course de 15 mètres face au soleil. Et bien on ne saura jamais où elle était mais on sait tous où elle tomba...dans ton gant), et c'est sur cette action de légende encore une fois qu'elle mit fin à cette saison 2005 qui restera gravée dans nos mémoires. Gaël pour ces quelques plongeons en 1B, pour stopper les lancers de ces coéquipiers et contenir Toulouse sur les bases, Pierre-Yves pour son attitude au bâton, qui du haut de sa deuxième saison avait tout d'un grand. Un autre grand à fait son entrée au bataillon des frappeurs en ce dernier dimanche, et on l'attendait tous car après le premier point de Sandra, il restait à consacrer le premier hit d'Alexis, qui pour faire avancer ses potes attendant du renfort sur les bases toulousaine, nous gratifia d'un sacrifice, car il a voulu se sacrifier pour ces potes, avec un magnifique bunt, qui s'est en fait transformé en magnifique hit. L'équipe fut saisie d'une émotion aussi grande que si il avait marqué le point de la victoire et à peu de choses prêt on lui aurait tous sauté dessus en première base... C'est donc après 1419 coups de battes à l'entraînement et en matches qu'Alexis a mis fin à sa malédiction. Félicitations l'ami !
Mais tout n'était pas fini. Non content de laisser Oliver faire seul son home run, pour la fête des pères, car chez les marmottes ont fait toujours les home runs à deux, c'est dans notre code d'honneur, c'est Laurent, notre G.I., qui fendit les arbres d'une line drive assassine. Parce qu'il ne savait plus si il était père ou non, dans le doute, AJ touché au bras, déposa la balle hors des lignes ennemies et rejoignit Olivier et Thomas dans leur club très fermé des frappeurs puissants. Pourtant à l'arrière, un homme, Loïc, rongeait son frein en se disant que s'il avait été enrollé sur le terrain, il aurait fait un véritable charnier, et aurait été un redoutable sniper. Mais il était releveur, et c'est lui qui mis à fin à 7 manches de combat en faisant parler son bras plutôt que sa batte, et c'est sur dix points d'avance et avec classe que les marmottes finirent ce match et cette saison sous les applaudissements de supporters en liesse venus accueillir leurs héros. Leurs soldats étaient rentrés à la maison, le job était fini, la victoire remportée. Comme l'a dit Cyril, le plus grand des soldats ne fut pas une marmotte, mais un stadiste, un lanceur venu d'ailleurs, un mec qui sans dormir, à la limite de son organisme, à su donner la réplique jusqu'au bout, à notre équipe sous un soleil brûlant. Mais bon on l'a explosé c'est le principal, ... Je plaisante, car je l'ai bien senti quand on s'est tapé dans les mains à la fin, toutes les marmottes étaient fières de lui. Donc merci aux deux lanceurs pour avoir donné à ce match ces lettres de noblesse, car ce ne fut pas tant sur des erreurs que le score se fit, mais sur la réussite des deux équipes. Ce match a aussi donné à ma batte, la 32/30 des Roadrunners de St Memmie, son dernier hit (double même). Je me suis servie d'elle en guest star à mon troisième passage, pour son ultime frappe quoiqu'il arrive, car elle se fissurait. J'espérais lui faire honneur et parce que tout est possible avec les marmottes, ce fut fait. Je dédicace donc ce hit, à toute mon ancienne équipe de légende, et à toi WJP.
Alors comment fini cette histoire : Nos hommes rentrèrent aux pays des marmottes bras dessus, bras dessous, quelques blessures aux corps et à l'âme, mais surtout heureux d'avoir gagné cette foutue guerre. Comme vous l'aurez dit votre oncle sam, à l'époque....Les gars (et les filles), les Marmottes sont fières de vous ! Les marmottes étaient libérées. Ils ne retrouvèrent jamais la marmotte Ryan, d'ailleurs personne ne la connaissait et ce terrain restera à jamais le tombeau de la marmotte inconnue. Après le match alors que je ramassais mon paquetage, le calme était revenu sur ce champs de bataille. Le silence avait repris ces droits, et la population pouvait à nouveau s'y promener sans risquer de se faire tirer dessus. La fac retrouva ses airs de paix d'antan. Et avec le temps (quelques minutes à peine), plus personne ne savait qu'à cette endroit précis, pendant 7 longues manches, des hommes s'étaient affrontés et étaient tombés, pour faire triompher leur amitié. En tout cas je pense que c'est unanime, mais je suis fier et comblé d'avoir combattu avec chacun d'entre vous, et d'avoir été coaché par nos coachettes préférées. Pour rendre honneur à nos coachettes, Pascale et Isabelle, je pense qu'il y a pas mal de victoires qui vous sont dues ! Grâce à de savants line up, une règle de conduite quasi impeccable et une présence remarquable, on avait la chance de jouer comme sur un fauteuil, et c'est dommage qu'on ne puisse aller plus haut, car cette équipe avait tout d'une grande.
Dimanche prochain, date à laquelle on signera l'armistice, je ne sais pas ce que nous réservera la finale, j'espère un florilège de bons moments, ou chacun prendra plaisir à porter une dernière fois le maillot des marmottes. Je dis une dernière fois, car après la finale, tous les maillots seront accrochés au murs pour consacrés, tous nos joueurs au rangs de légende, et donc l'an prochain, il nous en faudra des nouveaux.
Pour finir cet appel du 19 juin, de Gaulle a dit : Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Nous on dit : Quoi qu'il arrive, la flamme des marmottes ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.
Alors faisons la briller une dernière fois cette année lors de la finale pour faire une dernière fois la fête ensemble sur un terrain. Profitons de chaque jour qui passe et surtout du dernier, car une saison comme ça, il n'en existe pas deux fois !
Le 21/06/2005, Un héro du quotidien |